Eglises d’Asie, 17 mars 2010 – Dans la matinée du 17 mars, l’organe officiel de la Sécurité publique populaire, le Cong An Nhân Dân, a fait paraître la version policière de la suspension provisoire de peine dont a bénéficié le P. Nguyên Van Ly, suspension de peine sur laquelle il s’est expliqué lui-même dès son arrivée à Huê (1). L’article de l’organe de la police illustre avec beaucoup de clarté le point de vue de l’Etat vietnamien sur la détention du P. Ly et surtout sa volonté de ne pas le considérer comme un prisonnier de conscience, alors que les crimes reprochés sont uniquement d’ordre politique. Nous traduisons l’article ci-dessous (2):

« Selon une information émanant de la direction générale de la Sûreté, dans l’après-midi du 15 mars, au siège du district de Vinh Nhinh (ville de Huê), le coupable Nguyên Van Ly a été livré aux autorités locales pour que celle-ci en assure la gestion conformément à la décision du tribunal. Le coupable Nguyên Van Ly, 64 ans, de la province du Quang Tri, à l’origine prêtre du diocèse de Huê, à cause de ses activités antiétatiques et de ses atteintes à la sécurité nationale, a été arrêté et jugé conformément à la loi.

Dans l’affaire la plus récente, le 30 mars 2007, il a été jugé par le Tribunal populaire de la province de Thua Thien et condamné à huit ans de prison et cinq ans de résidence surveillée pour crimes de propagande contre l’Etat de la République socialiste du Vietnam. Au cours de l’accomplissement de cette peine au centre d’internement de Nam Ha (aussi appelé Ba Sao), Nguyên Van Ly, par trois fois, a été victime d’accidents vasculaires cérébraux qui se sont produits à partir du mois de mai 2009 jusqu’à aujourd’hui. Un caillot dans le cerveau a provoqué une paralysie du côté droit. Il a été activement traité par des médecins conformément aux dispositions de la loi de telle sorte que sa santé s’est à peu près rétablie. Cependant, selon les conclusions du service médico-légal et du service de santé de Ha Nam, le diagnostic médical a mis en relief l’évolution anormale de sa maladie et des risques élevés d’ictus. En conséquence, le 12 mars 2010, le Tribunal populaire de la province de Ha Nam a décidé que le coupable bénéficierait d’une suspension provisoire de l’application de la peine pour une durée de 12 mois et qu’il reviendrait dans sa région, pour le moment, à l’archevêché de Huê pour soigner sa maladie.

Lors de l’accueil de Nguyên Van Ly, le représentant du centre d’internement de Nam Ha a lu la décision du tribunal concernant la suspension provisoire de l’application de la peine de prison dont bénéficie le coupable Nguyên Van Ly. Conformément à celle-ci Nguyên Van Ly a l’autorisation de revenir dans sa région soigner sa maladie pour une période de 12 mois (du 15 mars 2010 au 15 mars 2011). Le représentant des autorités du district de Vinh Ninh a lu les dispositions prévues par le tribunal concernant Nguyên Van Ly pour la période déterminée de suspension d’application de la peine. L’évêque auxiliaire, Nguyên Van Hông, au nom de l’archevêque de Huê, a remercié le centre d’internement de Nam Ha de s’être efforcé de créer les conditions favorables au cours de la période de suspension de peine et a rappelé à Nguyên Van Ly d’appliquer correctement les dispositions prévues par le tribunal et les autorités régionales.

Le fait que le coupable Nguyên Van Ly bénéficie d’une suspension provisoire de l’application de sa peine et puisse revenir dans sa région pour soigner sa maladie est conforme aux dispositions de la loi et illustre la politique humanitaire de l’Etat vietnamien. »

(1) Voir la dépêche diffusée ce jour ("VIETNAM: précisions sur la libération du P. Nguyên Van Ly")
(2) http://ca.cand.com.vn/vi-vn/thoisuxahoi/tintucsukien/2010/3/159903.cand

(Source: Eglises d'Asie, 17 mars 2010)