Le 10 décembre dernier, le supérieur provincial des rédemptoristes vietnamiens a été convoqué par les autorités du troisième arrondissement de Saigon. Voilà déjà longtemps que ses confrères sont dans le collimateur du gouvernement. Depuis le début de l’année 2008, ils s’étaient ouvertement engagés...
... dans la lutte pour la justice, en particulier dans leur paroisse de Thai Ha, à Hanoi. Les réunions de prière organisées par eux, aussi bien à Hanoi qu’à Saigon, ont laissé s’exprimer la solidarité de toute l’Eglise avec les communautés catholiques frappées par l’injustice. Tout cela était explicitement mentionné dans le réquisitoire prononcé contre eux par les responsables administratifs et politiques du troisième arrondissement de Saigon et a servi à étayer l’accusation principale portée contre eux: « Les rédemptoristes sont sortis du cadre religieux qui est le leur, pour entrer dans le domaine politique. »
Le supérieur provincial des rédemptoristes du Vietnam, le P. Vincent Pham Trung Thanh, savait à l’avance que son entretien avec les autorités porterait sur diverses questions. La convocation reçue des autorités le 7 décembre indiquait en effet clairement le thème de la « séance de travail » prévue pour le 10 décembre au siège du Comité populaire du troisième arrondissement de Saigon. La séance porterait sur les infractions commises par un certain nombre de religieux rédemptoristes du 38 de la rue Ky Dong, à Hô Chi Minh-Ville. C’est à cette adresse qu’est située la maison-mère de la congrégation. Les célébrations et les réunions de prières qui y sont organisées attirent régulièrement une foule nombreuse de fidèles catholiques.
Lorsque le père provincial, au jour et à la date fixés, se présenta au siège du Comité populaire, accompagné de son secrétaire et d’un autre religieux, il y trouva la présidente du comité, Mme Nguyên Thi Lê. Avec elle, se trouvaient deux autres membres du Comité populaire ainsi qu’un représentant du Bureau des Affaires religieuses local.
Une fois les préliminaires et les présentations achevées, la présidente entra directement dans le vif du sujet en déclarant que le père provincial portait la responsabilité d’un certain nombre d’activités de ses confrères en infraction avec la loi. Les religieux rédemptoristes, a-t-elle affirmé, se sont servis à des fins politiques de différentes affaires, comme les conflits entre la communauté catholique et les autorités municipales de Hanoi à propos de la délégation apostolique et de la paroisse de Thai Ha. Elle a cité encore le conflit à propos de l’église de Tam Toa, l’affaire de l’exploitation de la bauxite sur les Hauts Plateaux du centre Vietnam, les procès intentés par le pouvoir aux dissidents politiques, etc. Le site Internet des rédemptoristes met quotidiennement en ligne des articles rédigés par des prêtres et religieux de la congrégation ainsi que par des membres de l’opposition au gouvernement et au parti dirigeant. La présidente a même précisé que, selon un sondage récemment effectué par la municipalité, sur dix-huit articles examinés, huit avaient une teneur non strictement religieuse.
Tous ces éléments, a ajouté la présidente de l’arrondissement, ont servi de prétexte à l’organisation, sans autorisation du gouvernement, de réunions de prière auxquelles ont été invités un très grand nombre de religieux, prêtres et fidèles de Saigon et d’ailleurs. Le contenu des sujets traités dans ces assemblées outrepassait les limites définies par la loi pour l’expression religieuse.
Les autres membres du Comité populaire qui ont pris la parole après la présidente ont repris les mêmes accusations. Pour eux, les réunions de prière organisées par les rédemptoristes de Saigon sont sorties du cadre de la religion pour s’engager dans celui de la politique.
Dans sa réponse, le P. Thanh a informé le Comité populaire qu’il rapporterait l’ensemble de ces reproches à ses confrères et qu’ensemble, ils rédigeraient une réponse. Il a fait remarquer que ses confrères n’étaient pas les seuls à dénoncer les injustices de la société vietnamienne actuelle. De hautes personnalités du Parti, des députés de l’Assemblée nationale avaient également élevé la voix à ce sujet. L’intention des religieux rédemptoristes est de transformer et d’améliorer la société et non pas de s’opposer à l’Etat et au Parti. Les religieux accompagnant le père provincial à cet entretien ont, chacun leur tour, pris la parole pour soutenir le même point de vue (1).
(1) Voir le compte rendu de la rencontre rédigé le 13 décembre par le secrétaire du père provincial, le P. Joseph Dinh Huu Thoai, mis en ligne sur le site des rédemptoristes du Vietnam.
(Source: Eglises d'Asie, 16 décembre 2010)
... dans la lutte pour la justice, en particulier dans leur paroisse de Thai Ha, à Hanoi. Les réunions de prière organisées par eux, aussi bien à Hanoi qu’à Saigon, ont laissé s’exprimer la solidarité de toute l’Eglise avec les communautés catholiques frappées par l’injustice. Tout cela était explicitement mentionné dans le réquisitoire prononcé contre eux par les responsables administratifs et politiques du troisième arrondissement de Saigon et a servi à étayer l’accusation principale portée contre eux: « Les rédemptoristes sont sortis du cadre religieux qui est le leur, pour entrer dans le domaine politique. »
Le supérieur provincial des rédemptoristes du Vietnam, le P. Vincent Pham Trung Thanh, savait à l’avance que son entretien avec les autorités porterait sur diverses questions. La convocation reçue des autorités le 7 décembre indiquait en effet clairement le thème de la « séance de travail » prévue pour le 10 décembre au siège du Comité populaire du troisième arrondissement de Saigon. La séance porterait sur les infractions commises par un certain nombre de religieux rédemptoristes du 38 de la rue Ky Dong, à Hô Chi Minh-Ville. C’est à cette adresse qu’est située la maison-mère de la congrégation. Les célébrations et les réunions de prières qui y sont organisées attirent régulièrement une foule nombreuse de fidèles catholiques.
Lorsque le père provincial, au jour et à la date fixés, se présenta au siège du Comité populaire, accompagné de son secrétaire et d’un autre religieux, il y trouva la présidente du comité, Mme Nguyên Thi Lê. Avec elle, se trouvaient deux autres membres du Comité populaire ainsi qu’un représentant du Bureau des Affaires religieuses local.
Une fois les préliminaires et les présentations achevées, la présidente entra directement dans le vif du sujet en déclarant que le père provincial portait la responsabilité d’un certain nombre d’activités de ses confrères en infraction avec la loi. Les religieux rédemptoristes, a-t-elle affirmé, se sont servis à des fins politiques de différentes affaires, comme les conflits entre la communauté catholique et les autorités municipales de Hanoi à propos de la délégation apostolique et de la paroisse de Thai Ha. Elle a cité encore le conflit à propos de l’église de Tam Toa, l’affaire de l’exploitation de la bauxite sur les Hauts Plateaux du centre Vietnam, les procès intentés par le pouvoir aux dissidents politiques, etc. Le site Internet des rédemptoristes met quotidiennement en ligne des articles rédigés par des prêtres et religieux de la congrégation ainsi que par des membres de l’opposition au gouvernement et au parti dirigeant. La présidente a même précisé que, selon un sondage récemment effectué par la municipalité, sur dix-huit articles examinés, huit avaient une teneur non strictement religieuse.
Tous ces éléments, a ajouté la présidente de l’arrondissement, ont servi de prétexte à l’organisation, sans autorisation du gouvernement, de réunions de prière auxquelles ont été invités un très grand nombre de religieux, prêtres et fidèles de Saigon et d’ailleurs. Le contenu des sujets traités dans ces assemblées outrepassait les limites définies par la loi pour l’expression religieuse.
Les autres membres du Comité populaire qui ont pris la parole après la présidente ont repris les mêmes accusations. Pour eux, les réunions de prière organisées par les rédemptoristes de Saigon sont sorties du cadre de la religion pour s’engager dans celui de la politique.
Dans sa réponse, le P. Thanh a informé le Comité populaire qu’il rapporterait l’ensemble de ces reproches à ses confrères et qu’ensemble, ils rédigeraient une réponse. Il a fait remarquer que ses confrères n’étaient pas les seuls à dénoncer les injustices de la société vietnamienne actuelle. De hautes personnalités du Parti, des députés de l’Assemblée nationale avaient également élevé la voix à ce sujet. L’intention des religieux rédemptoristes est de transformer et d’améliorer la société et non pas de s’opposer à l’Etat et au Parti. Les religieux accompagnant le père provincial à cet entretien ont, chacun leur tour, pris la parole pour soutenir le même point de vue (1).
(1) Voir le compte rendu de la rencontre rédigé le 13 décembre par le secrétaire du père provincial, le P. Joseph Dinh Huu Thoai, mis en ligne sur le site des rédemptoristes du Vietnam.
(Source: Eglises d'Asie, 16 décembre 2010)